Le Monde de Breath of Fire : Dragon Quarter
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   Posté le 27-01-2005 à 16:13:06   Voir le profil de Dark Jin (Offline)   Répondre à ce message   http://forum.alloforum.com/?id=4848   Envoyer un message privé à Dark Jin   

Prologue

La nuit tombe sur le village.
Le ciel laisse présager un orage arrivant, avec ses nuages gris et sombres.
L'ambiance n'est guère amicale, surtout en cette période de guerre.
Lorsque le soleil se couche et que le ciel devient noir, les lumières des foyers s'éteignent, tandis que celles des torches s'allument.
Une cinquantaine de personnes sortent de la forêt environnante, tous vêtus d'armures et équipés d'épées et de haches.
Ils poussent tous des cris inhumains, et se mettent à courir en direction du village, incendiant les maisons et les bâtiments.
Leur chef, resté en retrait, se met à prier, en marmonnant des incantations incompréhensibles.
Un éclair jaillit de sa flamberge, et la pluie tombe.
Il dessine ensuite un cercle dans le vide avec ses mains, et l'eau n'atteint plus son corps.
Ainsi, il montre son visage blanc, ses yeux noirs très profonds et ses longues griffes.
Retirant sa cape, il ouvre deux grandes ailes impressionnantes, et prend son envol au dessus des édifices.
Il scrute ensuite les environs, et remarque une maison un peu à l'écart des autres, que la horde de créatures n'a pas remarquée.
Il fonce dans la maison, traversant le toit et atterrissant dans une chambre.
Une femme, occupant elle seule un lit à deux places, pousse un cri déchirant et saisit une épée abîmée.
Trempée de sueur, elle brandit sa lame en direction du monstre, et recule doucement.
Le combattant lance un regard perçant, donne un grand coup de flamberge, et la tête de la femme tombe sur le sol, avec un poignée de cheveux qui atterrissent lentement sur la moquette.
Le monstre détourne son regard, renifle un grand coup et, d'un coup de pied très vif, enfonce la porte de la chambre.
Il sort, et reniflant toujours, il entre dans une autre pièce.
Il approche d'un lit duquel s'échappe un ronflement sourd, il se prépare à le trancher en deux, quand soudain il parait surpris de la personne qui s'y trouve : c'est un enfant.
Il range son épée dans son fourreau, et se met à fixer le jeune garçon du regard.
Il baisse la tête un instant, et la relève brusquement en donnant un coup de pied dans le lit, qui se renverse.
L'enfant se réveille, et regardant brièvement la créature, il ne prend pas le temps de réfléchir et se met à courir à toute vitesse.
Il passe par le trou qui a été fait dans le mur, et aperçoit sa mère, gisant sur le sol.
Mettant rapidement les deux mains devant sa bouche pour éviter de crier, il se remet à galoper en pleurant, fermant les yeux de toutes ses forces pour éviter que les larmes ne coulent de ses yeux.
Le monstre, lui, ne court pas. Il marche lentement en direction du gamin, détruisant à coups d'épée tous les obstacles mobiliers.
Le garçon continue à courir, et s'arrêtant à la porte d'entrée, s'aperçoit avec dégoût qu'elle est fermée à clé.
Il court ensuite vers un buffet, ouvre les tiroirs les uns après les autres, sans rien trouver. Le monstre est derrière lui.
Celui-ci le saisit par le cou, et se met à serrer lentement.
L'enfant, tentant de retirer la main de sa gorge, lance un dernier regard haineux à la créature avant d'expirer une toute dernière fois, et de tomber sur le sol.
Le monstre reste immobile pendant une bonne minute, puis se décide à enfoncer la porte d'entrée pour partir.
À l'extérieur, l'ambiance n'en est que plus lugubre. Presque toutes les maisons sont en feu, les hommes se font achever par dizaines et des morceaux de corps traînent partout.
Le chef des monstres continue de marcher, et voit devant lui un espèce d'orc retirant son sabre du ventre d'un vieillard.
L'orc se retourne et aperçoit son chef.
"Eh, chef! T'as pas l'air dans ton assiette!
_Fiche-moi la paix, Lonof.
_Allons, qu'est-ce qui t'est arrivé? Un humain t'a blessé?
_On peut le dire, en un certain sens.
_Je pige pas.
Le chef baisse les yeux, et plante sa flamberge dans le sol.
_J'ai tué un gosse, répond-il enfin.
_Et alors? J'ai déjà dû en tuer une vingtaine et je me porte pas plus mal!
_C'était pour moi la première fois. Ce gamin n'avait pas encore tracé son avenir. J'ai fait une énorme connerie, et j'ai encore du mal à me le pardonner.
_Allons, pourquoi tu me parles d'avenir? Ce gamin serait sans doute devenu soldat, et ça t'aurait pas causé de problème de le zigouiller!
_Oui... peut-être..."
Le chef reprend son épée et la range à nouveau dans son fourreau. Il rebaisse ses ailes, et retourne devant la forêt pour reprendre sa cape.
Enfin, il repart suivi de son armée, tandis que le village continue de brûler. L'incendie ne s'arrête qu'au moment ou la dernière maison s'effondre, et le village n'est à présent plus qu'un désert rempli de débris et de cadavres.


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   Posté le 27-01-2005 à 16:13:50   Voir le profil de Dark Jin (Offline)   Répondre à ce message   http://forum.alloforum.com/?id=4848   Envoyer un message privé à Dark Jin   

Chapitre 1

"Handi, tu peux me passer un sandwich, s'il te plait?"
Soudain, un homme se réveille en sursaut.
Le ciel est gris, et l'air est froid, surtout en pleine forêt.
Une vingtaine d'hommes dînent à l'ombre des arbres, autour d'un grand feu très vif.
Ils portent tous des armures et des épées, sont fatigués, mais ils ont tous l'air heureux.
Ce qui n'est pas étonnant, car ils viennent de faire la guerre un mois durant, et ils ont enfin l'occasion de rentrer chez eux, dans leur joli petit village natal.
"Et alors? Tu t'étais endormi?
_Ca se voit tant que ça?
_Le prends pas mal, voyons! Je te comprends, on est tous crevés. On a tué des monstres pendant un mois, on n'a pas vu nos femmes et nos enfants, on a tous la même envie : rentrer chez nous!
_Moi aussi, j'ai hâte de retrouver mon bon lit douillet.
_T'en as bien besoin!"
L'homme nommé Handi se lève. Il a une trentaine d'années, il est brun, avec une barbe mal rasée.
Il plonge la main dans un sac, et lance un sandwich à son ami.
Tous ces hommes viennent du même village, et ont été dépêchés auprès de l'armée humaine pour combattre les monstres, contre qui ils sont en guerre depuis une bonne décennie.
Jacques, un grand blond moustachu à l'allure fière, s'approche de Handi.
"On en a encore pour deux ou trois heures, je pense.
_Tant que ça?
_Ouais, regarde le ciel. Il va pleuvoir, c'est sûr. Ca ne m'étonnerait pas qu'il y ait un orage.
_Tu penses qu'on a des risques de rencontrer des monstres?
_Normalement non, mais ça reste possible."
Après le repas, ils se levèrent tous et se remirent en route.
À leur grand bonheur, ils ne rencontrent aucun monstre.
Mais les prévisions de Jacques sont justes : il se met à pleuvoir peu après le coucher du soleil.
Ne voyant plus rien par la nuit noire et la pluie épaisse, ils décident de s'arrêter, à environ un kilomètre du village.
Mais Handi ne compte pas rester au milieu de la forêt à ne rien faire.
Sans que personne ne le remarque, il continue sa route. "De toute façon, il n'y a aucun monstre!", pense-t-il.
Malheureusement, au bout d'un quart d'heure de marche, il rencontre une armée de monstres, essentiellement des orcs.
Il essaie de les esquiver, mais ceux-ci le repèrent, et se mettent à le poursuivre.
Il saisit alors son épée et combat les créatures. Faisant preuve d'une rage de vivre étonnante, il réussit à en tuer une petite dizaine, mais il se reçoit un coup de sabre dans le bras gauche, qui lui traverse littéralement l'avant-bras.
Il achève ensuite l'orc lui ayant transpercé le bras, et se met à courir.
Les monstres décident de ne plus lui courir après.
Continuant à courir, et ne voyant absolument rien avec la pluie, il percute plusieurs arbres et renverse quelqu'un au passage.
"Qui cela peut bien être?" pense-t-il.
Il se retourne pour s'excuser, et remarque que la personne est encore debout.
Il ne voit pas son visage, mais il décide de lui adresser quand même la parole.
"S'il vous plait, savez-vous où se trouve le village?
La personne s'approche de Handi, et le regarde droit dans les yeux.
_Marche tout droit, ce chemin y mène directement.
_D'accord, merci beaucoup!"
Il se remet ensuite à courir, puis disparaît dans la pluie de cordes.
L'étrange personne tend le bras vers l'avant, dessine un cercle dans le vide pour éviter d'être touché pas la pluie.
Ses yeux noirs profonds continuent de fixer Handi, puis il se remet en marche.
"Jeune homme, ton regard est très déterminé... Il est rempli d'avenir, de futur.
Malheureusement, tu es arrivé trop tard."


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   Posté le 27-01-2005 à 16:14:31   Voir le profil de Dark Jin (Offline)   Répondre à ce message   http://forum.alloforum.com/?id=4848   Envoyer un message privé à Dark Jin   

Chapitre 2

Handi court à toute vitesse en direction du village, quand soudain la pluie s'arrête.
Elle aurait dû ne jamais s'arrêter, car le spectacle qui se cachait derrière lui est plutôt triste à voir.
Ce village, qui était autrefois magnifique, avec les villageois heureux et souriants, n'est plus qu'un tas de débris rempli de cadavres en tout genre.
Il ne reste plus qu'une seule maison debout : celle que le chef des monstres n'a pas détruite.
Handi se dépêche d'intégrer sa maison;
"Pourvu que les monstres ne l'aient pas remarquée! Pourvu qu'ils soient tous les deux encore en vie!"
Mais le résultat s'oppose parfaitement à toutes ses espérances.
La porte est brisée, et juste à l'entrée de la pièce, on voit l'enfant gisant sur le sol, qui parait être assis contre le mur.
À première vue, il a l'air endormi. Handi s'approche de son fils, vérifia son pouls, et remarque la triste vérité.
Son fils... sa femme... tous les deux son morts. Il n'a rien pu faire pour les sauver. Il est arrivé trop tard. Trop tard...
C'est fini pour lui. Il ne les reverra plus. Il ne pourra plus les serrer dans ses bras, contre lui.
Il ne pourra plus apprécier le magnifique sourire que lui confiait son fils, le regard attendrissant que lui adressait sa femme.
C'est fini. C'est trop tard. Tout est perdu.
Ne voulant pas voir la réaction de ses camarades devant ce massacre, il s'enfuit.
Il court, il galope. Il va n'importe où, il ne sait pas où il va.
Il ne sait pas ce qu'il va faire de sa vie, à présent. S'il était arrivé une heure plus tôt, il aurait pu faire quelque chose.
Mais il est arrivé trop tard, et tout le monde s'est fait tuer devant ses yeux, à à peine un kilomètre de lui-même.
Son fils étranglé. Sa femme décapitée. Qu'a-t-il donc fait pour mériter ça?
"Que vais-je faire maintenant? Dois-je les venger? Le veulent-ils?"
Il sait ce qu'il va faire. Il va retrouver l'assassin, et il verra après ce qu'il fera.
Qui peut bien être le meurtrier? Et ce type, avec ses yeux noirs et creux, qui est-ce?
"Mon fils ne devait pas mourir! Le destin, ça n'existe pas! Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ramener mon fils à la vie!
Tu m'entends, Dieu? Même toi, tu ne t'opposeras pas à ma volonté! Que tu le veuilles ou non, je ne laisserai pas mon fils entre mes mains!"
Un coup de tonnerre lui répond. C'est à présent un défi contre Dieu qui s'est lancé.
Mais tout d'abord, il doit trouver un nouvel endroit pour dormir.
Il va vagabonder, c'est certain, mais il doit collecter des informations et trouver une auberge.
C'est pour cela qu'il se met en route jusqu'à la prochaine ville.
Mais le chemin est long, il devra dormir à la belle étoile à plusieurs reprises. Peut-être y prendra-t-il l'habitude.
Il prend alors le chemin par la forêt, direction le sud.
Malheureusement, il n'est jamais passé par ici auparavant, il ne sait pas du tout ce qui l'attend.
Il avance donc, s'aventurant dans la forêt sombre et peu accueillante.
Il fait encore nuit, et il n'a aucun repère. Il décide donc de s'installer contre un sapin.
Le sol est humide, et les arbres trempés laisse encore tomber de l'eau de leurs branches.
Handi s'appuie contre le sapin, et en peu de temps, il s'endort.
Il était très fatigué, et les émotions de la journée l'ont réellement éprouvé.
Demain sera une journée très dure, et il le sait.
Mais il est si déterminé, que ni le vent, ni le froid, ni la pluie, ne le feront changer d'avis.
Il n'a plus rien à perdre, il espère donc en gagner le plus possible.
Pour venger Pavel, son fils.
Il dort, songeant aux obstacles qu'il rencontrera durant son périple.
Mais un bruit étrange se fait entendre...


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   Posté le 27-01-2005 à 16:15:02   Voir le profil de Dark Jin (Offline)   Répondre à ce message   http://forum.alloforum.com/?id=4848   Envoyer un message privé à Dark Jin   

Chapitre 3

Handi se retourne : il ne voit rien, sans doute des animaux.
Mais le bruit devient de plus en plus inquiétant...
Il dégaine son épée, se lève et observe le paysage autour de lui.
Il ne voit pas l'ombre d'un monstre, mais les bruits se multiplient et semblent se rapprocher.
Il ne bouge plus, et la peur commence à se faire sentir. Son cœur bat frénétiquement, et les sons étranges continuent.
Soudain, il entend un craquement derrière lui. Il se retourne et suivant son instinct, il donne un grand coup d'épée devant lui.
Son geste instinctif lui a sauvé la vie, car c'était un gobelin sauvage qui s'était jeté sur lui.
Il n'est cependant pas au bout de ces surprises. Les branches des arbres se mettent à tomber, et parmi le nuage de poussière qui s'en dégage apparaissent une autre dizaine de gobelins sauvages.
Tous armés de torches, ils s'approchent lentement, secouant les flammes pour terroriser le pauvre humain.
Soudain, il se mettent tous à courir à grande vitesse vers Handi.
Celui-ci, persuadé que sa fin vient de venir, donne une quantité de coups d'épée vains et désespérés.
Mais heureusement, sa dernière seconde n'est pas pour tout de suite : une autre personne apparaît de nulle part, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, toutes les créatures périssent subitement, sans explication logique.
Encore surpris, Handi fixe l'homme du regard. Il ne voit pas son visage, il est vêtu d'une grande cape grise, mais rien ne permet de le reconnaître.
"Qui êtes-vous? demande Handi. Je suis heureux de vous voir, vous êtes le premier être humain vivant que je rencontre depuis tout à l’heure!
_Je ne peux rien te dire, répond la personne, d'une voix inanimée. Continue ton chemin. Ton fils..."
Il ne finit pas sa phrase. Il vient de disparaître.
Fatigué, Handi pense qu'il est en train de rêver, ou qu'il commence à avoir des hallucinations. Il se dit d'ailleurs que c'est logique, vu l'état émotionnel dans lequel il se trouve.
Préférant ne pas dormir dans cet endroit peu sûr, il décide de continuer son chemin jusqu'à trouver un ville, pour loger dans une auberge, ou au moins dormir au bord d'une route, où il sera sûr de ne pas être attaqué par les monstres.
Mais le chemin est encore long, et il ne voit pas grand chose avec l'obscurité. Il saisit une torche encore allumée sur l'un des cadavres de gobelins, et éteint les autres, pour éviter les incendies, puis il continue sa quête, toujours dans la même direction, pour ne pas tourner en rond.
Il continue de marcher, mais la fatigue commence réellement à prendre le dessus. Ses jambes s'allourdissent, et sa respiration devient de plus en plus pénible et difficile. Il a du mal à garder les yeux ouverts, des douleurs à la tête commencent à venir, et il n'arrête plus de bailler. Il a ensuite l'impression qu'un bagage rempli de pierres se tient sur son dos, et enfin, il tombe sur le sol.
Malgré tout, il ne s'arrête pas, et se met à ramper, aussi désagréable que cela puisse paraître. Ses bras ne lui obéissent presque plus, et le sol est très dur : il ne tiendra plus très longtemps à ce rythme.
Des larmes coulent ensuite sur son visage. Il est à présent persuadé de ne plus avoir assez de forces pour accomplir sa vengeance. Son fils sera mort pour rien, et n'aura vécu pour personne qui soit encore de ce monde.
"Pavel!!!" crie soudain Handi, dans un éclair de colère. Puis il s'effondre sur le sol. Pendant cinq bonnes minutes.
Mais enfin, il se relève, et tout d'un coup, il se met à courir, droit devant.
Jetant un coup d’œil à l'horizon, il aperçoit de la lumière. Suivant celle-ci, il ne regarde plus devant lui.
Soudain, le sol devient plus doux, plus agréable.
Mais il ne sent plus ses jambes, il ne respire plus depuis deux minutes, et il au bout de ses forces.
Il ralentit au fur et à mesure, et il tombe brutalement sur le sol.
Enfin, il ferme les yeux.


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   Posté le 27-01-2005 à 16:15:58   Voir le profil de Dark Jin (Offline)   Répondre à ce message   http://forum.alloforum.com/?id=4848   Envoyer un message privé à Dark Jin   

Chapitre 4

"Eh! Chef!
_Que t'arrive-t-il, Lonof?
_Y'a l'grand patron qui veut t'parler!
_Kimmeriamos? Très bien, j'y vais de suite."
Guidé par le minuscule orc, le monstre aux yeux profonds avance d'un pas mélancolique.
Dix minutes plus tard, il est dans le bureau de Kimmeriamos, le Général Monstrueux de la zone H11, c'est-à-dire la région de Domwell.
"Je t'en pris, assieds-toi, Neerym."
Neerym, le monstre commandeur des armées des orcs de la zone H11, s'assoit sur un fauteuil d'apparence confortable. Kimmeriamos, un espèce de vampire à la peau écarlate et aux yeux rouge sang, le fixe du regard pendant un moment, et reprend la parole.
"J'ai reçu le rapport de la dernière bataille. Les pertes sont assez élevées, pour une attaque dans un simple village. De plus, on m'avait annoncé qu'il n'était habité que par des femmes, des enfants et des vieillards, puisque les hommes étaient partis à la guerre. Nous avons compté exactement vingt-huit pertes. Vingt-huit pertes! As-tu une explication valable à me donner?
_L'attaque dans le village s'est très bien déroulée. Nous l'avons entièrement décimé, et nous n'avons perdu que trois orcs. Il y a eu des imprévus par la suite.
_Dis-m'en plus, Neerym.
_D'après les témoignages, parmi les vingt-cinq autres pertes, neuf ont été dues à une attaque surprise. Et j'en reste moi-même surpris, ces neuf-là auraient été tués par un seul homme. J'en ai donc conclu qu'il s'agissait d'un Guerrier-Garou. Pour la seconde attaque, c'est-à-dire les quatorze autres pertes, il s'agit d'un groupe de soldats, environ une vingtaine, qui allaient en direction du village. Sans doute les hommes qui revenaient de la guerre, je ne vois pas d'autre explication.
_Et que sont devenus ces soldats?
_Je les ai moi-même exterminés d'une boule d'énergie, dès que j'ai été prévenu. Je n'ai pas pu éviter les pertes, mais j'ai pu les limiter en intervenant le plus rapidement possible.
_Si tu avais rencontré cet éventuel Guerrier-Garou, cela aurait été un grand avantage pour le Royaume. Mais bon, je suis conscient que tu ne peux être partout à la fois. C'est pour ça que je ne te punis, mais tu seras désormais accompagné d'un autre Commandeur pour tes prochaines attaques.
_Très bien...
_Dis-moi, tu n'as pas l'air d'être en pleine forme, depuis ton retour.
_Mouais, c'est sans doute vrai.
_Tu sais que je suis soucieux de l'état émotionnel de mes troupes. Raconte-moi tout. C'est humaineux* de voir ses soldats se faire tuer sur le champ de bataille parce qu'ils ont des soucis.
_D'accord... En fait, j'ai tué un enfant.
_Un simple gosse humain?
_Un enfant est un enfant, peu importe s'il est monstre ou non. Et ça m'énerve d'avoir anéanti les rêves d'un gamin qui ne demandant qu'à vivre, à grandir et à accomplir sa descendance. Tu me trouves sans doute bizarre de m'embêter avec des histoires pareilles, mais ça compte beaucoup pour moi.
_Je comprends ce que tu veux dire, mais il faut que tu saches qu'il y a toujours des morts, à la guerre, autant dans notre camp que dans le camp adverse. Et le rôle du guerrier est de tuer les ennemis, et de mettre ses sentiments de coté. Si le simple fait de tuer un enfant te met dans cet état, je ne comprends pas ta décision lorsque tu as décidé d'entrer dans l'armée.
_J'ai du mal à comprendre, moi aussi, mais je ne m'attendais pas à ça. Je ne comprends pas non plus pourquoi les enfants doivent être mêlés à l'horreur de la guerre. Et quand on tue les enfants du camp adverses, comment peut-on leur en vouloir de tuer les nôtres?
_Il faut savoir faire la différence entre les monstres et les humains. Tout a une valeur hiérarchique, dans ces cas-là. Les humains tuent bien les animaux pour vivre, que ceux-ci soient jeunes ou non. Et ça revient au même. Nous pouvons nous accorder le droit de tuer les enfants humains, car si nous ne le faisons pas, les enfants grandiront, deviendront adultes et tueront les monstres. Non pas pour vivre, mais pour s'amuser. L'être humain est cruel, beaucoup plus que peut ne l'être un monstre. Mais lorsqu'un monstre tue un humain, soit pour se protéger, soit pour protéger son territoire, l'humain considère que le monstre est un être cruel, sans d'abord s'interroger sur ses propres défauts. Telle est la principale raison de cette guerre. Il faut anéantir la race humaine avant qu'elle ne nous anéantisse tous. Cette guerre ne se terminera que lorsqu'un des deux camps sera décimé, car aucun compromis ne peut être trouvé tant que l'humain sera aussi cruel. Telle est la dure réalité de la vie.
_Je vois ce que tu veux dire... Je vais y réfléchir...
_Tu as tout le temps que tu veux. La prochaine attaque est pour dans deux mois. Profites-en pour te reposer et te rafraîchir les idées! Tu es un de nos seuls éléments parlant l'humain, il serait dommage de te perdre de vue à cause d'une simple histoire comme celle-ci!"
Neerym fit un signe de la main en guise d'au revoir, puis sortit du bureau.
Il traversa ensuite les multiples couloirs menant à sa chambre, puis il s'allongea dans un large lit.
Enfin, il sortit un épais cahier d'un tiroir, prit une plume et écrivit :
"La veille de cette journée fut un désastre. Non seulement du coté professionnel, car les pertes ont été nombreuses au sein de mon armée, mais aussi au plan moral.
J'ai tué un enfant. Je n'ai jamais cru au destin, mais seulement en l'avenir, et que fais-je à présent? Je tue un gamin sans m'être interrogé avant sur les ambitions de celui-ci.
Il y a beaucoup de crimes que je me suis pardonnés, en citant pour cause l'accomplissement de cette guerre, mais il est une chose que je ne me pardonnerai jamais.
De plus, j'ai rencontré le père de cet enfant : ils avaient les mêmes yeux. Des yeux remplis d'avenir. Mais en un geste, j'ai détruit toute une histoire attendrissante.
C'est pour cela que je me suis promis de retrouver cet homme aux yeux pleins d'avenir, et de lui présenter mes excuses. Peu importe si j'en meurs, je le mérite, car j'ai commis le pire des crimes de l'Humanité*."


  • humaineux : équivalent du mot "monstrueux" dans de langage des monstres.
  • Humanité : ce mot est écrit en humain dans le texte, puisqu'il n'existe pas dans le langage des monstres.


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    Chapitre 5

    "Réveille-toi, Handi!
    _Hmm... je suis fatigué, Loredana...
    _Tu as beaucoup de choses à faire, aujourd'hui!
    _Hmf... le petit est réveillé?
    _Pavel? Non, il ne l'est pas. Et il ne se réveillera plus jamais, car ton fils est MORT!!!
    _NON!!!!!"
    Handi se réveille en sursaut, transpirant de la tête aux pieds, essoufflé.
    Ce n'était qu'un cauchemar... tellement effrayant...
    "Vous êtes enfin réveillé?"
    Il se retourne, et voit un homme assez jeune, blond et barbu. Un bel homme, faut-il dire, mais d'un aspect assez modeste.
    "Vous avez crié pendant votre sommeil. Est-ce que tout va bien?"
    Il regarde ensuite autour de lui. Il s'aperçoit qu'il est dans un lit, à l'intérieur d'une pièce qui lui est inconnue. Cette petite pièce aux murs crépis bleu foncé semble ne pas être prévue pour le sommeil.
    "Je vous ai trouvé sur le trottoir, et comme vous aviez l'air en piteux état, j'ai préféré vous emmener chez moi. Et je pense avoir eu raison, car vous n'auriez par survécu bien longtemps, tel que vous êtes. Vous étiez couvert de blessures. Vous vous êtes fait attaquer par des monstres?"
    Enfin, il regarde le jeune homme. Il se lève et constate qu'il est nu et couvert de pansements. L'hôte s'empresse de lui donner une couverture et se retourne en s'excusant. Handi se rassoit.
    "Quand j'ai vu votre état, je me suis dépêché de vous soigner, vous saigniez beaucoup. Je ne suis pas médecin, mais j'ai fait un peu de secourisme pendant la dernière bataille. Vous y étiez, d'ailleurs, je me souviens.
    _Il me semblait bien que je vous avais aperçu quelque part, moi aussi.
    _Vous avez toujours mal?
    _Non, merci bien. Je vais de toute façon devoir bientôt partir, j'ai quelque chose à faire.
    _Je comprends. Je suis au courant de ce qui vous est arrivé. Si vous avez besoin de quelque chose, dites-le-moi.
    _Comment savez-vous ça?
    _Vous l'avez dit pendant votre sommeil. J'espère pouvoir vous aider autant que je peux.
    _Nous sommes où, au fait?
    _À Hedhaix, dans la partie Ouest de Domwell. Vous venez de Mura, n'est-ce-pas?
    _C'est exact. Il ne doit plus en rester grand chose. Les autres hommes sont en train de le reconstruire?
    _Euh... non, désolé...
    _N'en dites pas plus, je comprends..."
    Dans un soupir mélancolique, Handi se relève et se dirige vers la fenêtre.
    "Une raison de plus de me venger, maintenant.
    _Vous comptez retrouver le tueur de votre fils?
    _Oui, mais je n'ai pas beaucoup d'indices. Juste cet homme aux yeux creux.
    _Creux? Et vous l'avez rencontré où, cet homme?"
    Handi explique alors toute l'histoire au jeune homme. Ce dernier se retient de pleurer, par peur d'en rajouter au malheur de son invité.
    Une fois le récit terminé, il se décide.
    "Je vais vous aider à accomplir votre vengeance! Après tout, je n'ai plus de famille non plus, depuis que mes parents ont été tués, il y a dix ans! Mon nom est Damon, et vous?
    _Je me nomme Handi. On peut se tutoyer, à présent, je pense.
    _Comme tu voudras. À propos de cet homme aux yeux creux, je propose de nous rendre au quartier général des monstres.
    _Il me semblait que personne ne savait où il était.
    _D'après des amis, il serait à l'est de Domwell, mais je n'y suis jamais allé. Personne n'en est revenu, il parait.
    _Je n'ai plus rien à perdre, de toute façon. Je vais donc essayer.
    _Je suis prêt à te suivre partout. Au fait, il faudra que tu changes un peu d'aspect, pour être sûr de passer pour mort auprès des autorités. Sinon, tu serais obligé de retourner dans l'armée.
    _Je pense que ça peut se faire, avec le temps. Il me suffit juste de me laisser pousser les cheveux et la barbe.
    _Allons-y, à présent!!!
    _Attends un peu! Il me manque encore quelque chose, avant de partir comme ça à l'aventure!
    _Que te manque-t-il? Si tu veux, j'ai des armes, des trousses et des herbes médicinales, des torches, quelques parchemins de magies...
    _Je veux juste des vêtements... je ne vais quand même pas partir tout nu!"


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    Dark Jin, the dark side of Kazama Jin
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